Les actualités du géocaching : version 2020

Pour célébrer les 20 ans du géocaching, Bryan Roth et son équipe avaient annoncé de nombreuses évolutions importantes touchant aux fondements du géocaching. Ces nouveautés, à paraître dans l’année, ont pour but de continuer à garder le géocaching en phase avec son temps. Voici les trois principaux points que j’ai pu relever.

Votez pour choisir vos nouveaux reviewers ou postuler pour le devenir!

Si vous posez des caches régulièrement, vous le savez, les reviewers sont les piliers et interlocuteurs indispensables à la cohérence du jeu. Ils sont là pour vous guider, vous informer, mais également parfois pour vous recadrer si vous dépassez les guidelines fixées par Groundspeak. Et si l’immense majorité de leurs décisions font consensus, leur façon d’interpréter ces fameuses guidelines peut orienter de façon notable la façon de géocacher dans certaines régions.

Il sont actuellement 10 à veiller sur les caches franco-belges. Jusqu’alors choisis par un système de cooptation, Groundspeak à annoncé que dans un souci de donner plus de poids aux géocacheurs quant à la façon de poser les caches, les reviewers seraient maintenant élus et ce pour une période de 2 ans, éventuellement renouvelable une fois.

Les reviewers suédois qui seront également remplacés. Photo : geocaching.com

En pratique comment cela va-t-il se passer ? Les reviewers seront élus par les géocacheurs de leur zone de reviewing pour 2 ans, et ce par moitiés. Ainsi, tous les ans, vous serez invité à voter pour renouveler la moitié des reviewers, soit 5 nouveaux membres qui remplaceront les plus anciens. Le but de ce mode de renouvellement est de ne pas perturber le reviewing pendant les différentes périodes de transition. Les votes se dérouleront du 4 au 10 mai et les résultats seront annoncés le 11 mai.

Qui peut se présenter ? Le site nous parle de géocacheurs expérimentés, de réputation positive au sein de la communauté, d’une bonne compréhension des règles et d’une bonne aptitude à la communication. En allant chercher dans les détails, on vous demande également d’avoir un niveau d’anglais correct et de valider un petit quiz afin de vérifier vos connaissances des règles de pose. À part cela, il vous faudra être membre Premium, être inscrit sur le site depuis au moins 3 ans et posséder au moins 10 caches (même archivées). Si vous répondez à tous ces critères, vous pouvez envoyer un dossier au format .pdf qui vous permettra de vous présenter à la communauté et d’expliquer pourquoi vous êtes le reviewer idéal. Attention, c’est une fonction qui prend énormément de temps ! Pensez-y avant de postuler.

Le lien pour postuler au poste de reviewer

Qui peut voter et comment faire ? Tous les membres Premium vont pouvoir voter pour leurs reviewers préférés. Comme indiqué précédemment, vous serez invités à voter entre les 4 et 10 mai. Pour ce faire, une rubrique sera accessible à partir de la page d’accueil de geocaching.com. Vous pourrez voter pour vos 3 futurs reviewers préférés parmi la liste des candidats au poste. Pour ce faire, vous aurez accès aux différents ‘programmes’ des candidats.

La page d’accueil comme elle se présentera à partir du 4 mai

Espérons que la communauté se serve avec sagesse de cette nouvelle possibilité.

Pokemon et Geocaching : un partenariat en vue

Après les tortues ninja, c’est une autre grosse licence qui s’annonce chez Groundspeak : j’ai nommé Pokémon ! Oui, oui, les centaines de créatures qu’il faut attraper, dresser et faire combattre seront bientôt associées au géocaching. C’est ce que viennent d’annoncer Niantic, Nintendo et bien sûr Grounspeak. Et ici, on ne parle pas de simples TBs, on parle d’un rapprochement « important et potentiellement évolutif ». Selon les déclarations du directeur marketing de Niantic, « C’est une belle opportunité pour tout le monde. En réunissant les géocacheurs et les chasseurs de Pokemon, nous allons créer une synergie entre ces deux communautés possédant beaucoup de points communs. »

Pokemon Adventure Go sera le nouveau nom à partir de la prochaine mise à jour.

Alors non, vous ne verrez pas des Pokemons dans vos géocaches, mais par contre vous allez les voir apparaître dans l’application ‘Adventure Lab’, l’application dédiée aux labcaches. Dans ses interviews de début d’année, Groundspeak a expliqué qu’il souhaitait pousser de plus en plus les labcaches et leur donner de plus en plus de fonctionnalités et de visibilité. Il faut dire que c’est un outil prometteur, autant pour trouver un nouveau public ne voulant pas rechercher de caches physiques, que pour proposer une alternative aux géocacheurs ‘allergiques’ au géocaching urbain. Le fait de proposer de la réalité augmentée (AR) avec des Pokemons dans la prochaine version de l’application est peut-être également une façon de panser l’échec des caches AR qui utilisait le système ‘Metaverse’.

Un Pikachu en AR à Metz, sur la porte des Allemands.

Du côté du HQ, on nous annonce la mise à jour au début de l’été, le temps d’apporter les modifications nécessaires sur l’application et surtout sur les serveurs qui devront s’interfacer avec ceux de Niantic. Les deux entités garderont leur indépendance, tout au moins dans un premier temps, mais partageront quelques ressources, dont la plus coûteuse pour les deux entreprises : les serveurs.

Les zones des labcaches et où vous trouverez des Pokemons

Les fonctionnalités visant à la capture et l’élevage des Pokemons viendront au fur et à mesure. Mais on assure, coté back-office de Groundspeak, que cet axe de développement sera le principal axe d’efforts pour les mois à venir. Le but étant d’être prêt à temps pour  conquérir l’afflux de nouveaux joueurs qui a traditionnellement lieu pendant l’été. Au lancement vous pourrez collecter les Pokemons lors de la recherche de labcaches. Ceux-ci pourront se dévoiler de façon aléatoire sur le parcours. Une fois attrapés, vous pourrez les transférer sur votre application ‘Pokemon Go’ pour les dresser. Toutefois, les géocacheurs ne possédant pas l’application pourront évidemment le faire, à terme, directement dans l’application ‘Adventure Lab’. Une nouvelle icône pourrait d’ailleurs bientôt apparaître à côté des traditionnelles icônes tradis, multis et autres mysteries. Coté ‘Pokemon Go’, ce seront les labcaches qui apparaîtront et qui pourront être validées directement dans l’application.

En attendant une fusion complète ?

Officialisation du sponsoring des joueurs

Faut-il s’en réjouir on s’en attrister, mais la popularité croissante du géocaching dans le monde du loisir ‘nature’ commence à attirer les marques qui ont bien compris l’intérêt de viser ce marché de niche, mais d’ultra-passionnés, et qui est parfois prêt à investir de grosses sommes d’argent dans son équipement et pour concevoir des caches.

On le sait, cela fait déjà quelques années que Groundspeak noue des partenariats avec différentes marques tel que Nickelodeon (les tortues ninja), Niantic (Pokemon Go, voir article ci-dessus), les cartes Magic et bien d’autres marques localement selon les pays. Dans une interview du très instructif podcast Geocaching HQ, les responsables du marketing expliquent leur vision des choses (épisode 11, de mémoire.)

On le sait également, certaines caches sont placées de façon plus ou moins officiellement avec le support de petits commerces ou de grandes chaines. C’est ainsi que j’ai eu le plaisir de faire, à côté de chez moi, une petite boucle posée sur le terrain d’un Décathlon avec de jolis goodies dedans. Je pense aussi à une cache dans une piscine avec des informations dans le bassin et une cache dans un des casiers des vestiaires. À défaut d’attirer forcément beaucoup de monde, cela crée une relation de complicité avec les géocacheurs. Un lien inconscient va associer la marque avec une bonne expérience et , pour la marque, c’est toujours ça de pris. Je ne vais pas vous écrire un article sur la psychologie des foules, et à défaut je vous renvoie sur l’article sur les biais psychologiques. Et si vous voulez voir le concept poussé à fond, je vous propose les caches de Geoheimnisträger à Hannover qui fait des caches surréalistes en associations avec des commerces ou institutions.

Une GROSSE géocache dans un garage en Allemagne !

Mais vous me direz qu’il n’y a là rien de neuf sous le soleil. Sauf que si ! Le HQ vient d’autoriser une pratique qui couvait déjà : le sponsoring de géocacheurs. De la même façon que pour les sportifs, les géocacheurs pourront nouer des partenariats avec des marques, du moment que, je cite, « cela respecte l’esprit du jeu ». On peut donc imaginer qu’il sera difficile de se faire sponsoriser par une marque de meubles mais qu’une marque de lampes destinées aux nights est « dans l’esprit du jeu ».

Mon sponsoring par Patapouf ! Achetez Patatouf, c’est ouf !

Groundspeak explique que nous vivons à l’ère des influenceurs et qu’il serait dommage de rater le coche. « Nous souhaitons que ce soit des relations gagnant-gagnant ». Gagnant pour le géocacheur « influenceur » qui gagnera un peu d’argent ou en tout cas pourra s’équiper pour moins cher, gagnant pour la marque qui trouve un public de passionnés, gagnant pour la communauté qui va découvrir des produits ou services potentiellement utiles et enfin gagnant pour le géocaching qui va pouvoir gagner en visibilité.

Ces influenceurs, puisque c’est maintenant leur étiquette, ne devront pas oublier, en France, d’ajouter leurs avantages en nature ou rémunération à leur déclaration d’impôt. Ils devront, en outre, déclarer leur partenariat à Groundspeak qui s’autorise à prélever 1.35 % des revenus ou leurs équivalents en matériels/services, s’ils dépassent 1500 dollars par an. Vous trouverez la déclaration dans les paramètres du compte de votre profil.

Ces micro-influenceurs, s’ils sont petits en audience, ont toutefois un fort pouvoir de recommandation, surtout dans une communauté de passionnés telle que celle du géocaching. Et, à l’heure d’Instagram, YouTube et autres Tictoc, la visibilité dépasse largement les évents et les logbooks. Les marques ont donc bien compris l’intérêt de s’attaquer à ce marché petit par la taille, mais grand par son potentiel chiffre d’affaire. Quand on sait, par exemple, combien coûte le fait de s’équiper pour faire de la T5, on imagine que certaines marques sont prêtes à quelques efforts pour conquérir ce nouveau marché. Ce n’est donc pas surprenant, si la première marque a avoir proposé un partenariat fut Petzl à destination de quelques T5eu/rs/ses présents sur la page Facebook Geocaching T5. Regroupé en Team, comme les champions d’eSport, à eux de promouvoir la T5 ainsi que la marque parmi la communauté du géocaching en échange du prêt de matériel et de stages de perfectionnement.

Mais d’autres types de marques entrent dans la brèche, et c’est ainsi que Black et Decker vient de sponsoriser une des plus fameuses teams de Lorraine, conceptrice de boites hors-normes. Connaissant leur discrétion et modestie, je tairai leur nom, qui commence par un B et finit par un V. Toutefois, ils passeront désormais difficilement inaperçus aux évents avec leur nouvelle tenue qui comporte notamment une superbe casquette surmontée d’une clé à molette sur ressort. De plus, ils devront apposer un logo de la marque sur leurs nouvelles créations.

Une équipe sponsorisée lors d’un Méga… malheureusement sans la casquette à ressort

Pour en finir avec mes exemples et pour donner une idée de ce qui est possible, la célèbre Trip Team Moselle, responsable de déjà un Méga et qui vous en propose bientôt un second, s’est vu proposer un sponsoring par une coopérative de producteurs de fromages, charcuteries et bières à condition de ne manger et boire que ça… Comme quoi, tout le monde peut y trouver son compte.

J’espère que ces quelques informations vous seront utiles. Si vous voulez poursuivre votre lecture, vous pouvez bien sûr lire les nouvelles de l’année dernière. À l’année prochaine pour la troisième édition !