Il y a deux ans, j’étais allé me balader en Sicile sur les îles éoliennes pour y faire de la randonnée et un peu de géocaching. Je vous propose de découvrir ces lieux exceptionnels à travers le prisme du géocaching. Et si le secteur ne brille pas par la quantité de ses caches, la beauté et la diversité de ses paysages en font un lieu à visiter absolument. Bienvenue au pays des volcans !
Les îles éoliennes sont un ensemble de 17 îles, dont 7 habitées. C’est un haut lieu de la randonnée, de la géologie et bien sûr du volcanisme, outre pas mal de volcans éteints, certains sont encore en activité dont le Stromboli que vous pourrez gravir pour aller voir les explosions de lave et découvrir une earthcache en T4.5. À la visite des différentes îles, il faut ajouter l’Etna à la liste des arrêts à prévoir ainsi que, pourquoi pas, Catania avant ou après votre vol, si vous en avez le temps. Attaquons tout de suite la visite et vous retrouverez quelques conseils pratiques en fin d’article, si vous envisagez la balade.
Vulcano : le pays du soufre
Vulcano semble une bonne première étape dans la découverte des îles éoliennes, car outre qu’elle se situe idéalement entre les terres siciliennes et Lipari, elle constitue une excellente entrée en matière en matière de volcanologie et de balade. Vulcano, vous commencerez par la sentir avant même d’avoir mis pied à terre, du fait de son odeur soufrée. Et du soufre, cette île n’en manque pas et ceux, sous différentes formes.
Première étape indispensable : le volcan de Vulcano évidemment. On le rejoint à pied depuis le port et après 386 mètres de dénivelé, sur un sol tout d’abord de cendres puis de roches, on peut gagner le double cratère et ses nombreuses fumerolles de soufre. Attention de ne pas trop les respirer, vos poumons ne vous pas trop apprécier. Ici nous pouvons faire le tour du cône du volcan pour admirer la vue à 360° sur l’île et ses alentours. Une earthcache (GC17CMB) et une tradi (GCKAMG) se partagent les lieux. J’ai adoré cette introduction magistrale ! Le soufre qui cristallise à la surface ainsi que les fumerolles, parfois abondantes, donnent un côté surréaliste et quelque peu post-apocalyptique au paysage.
Une autre earthcache (GC5TTP2) vous invite à retourner au port pour y visiter les sources thermales soufrées aux vertus thérapeutiques. Vous pouvez aller prendre un bain de boue (pensez juste que vous ruinerez définitivement votre maillot de bain, dont l’odeur vous rappellera longtemps vos vacances) ou allez prendre un bain de mer dans les eaux chaudes et soufrées. C’est un endroit vraiment étonnant qui mérite la visite et éventuellement l’expérience de la baignade pour les plus intrépides.
S’il vous reste du temps, profitez des plages de sables noirs ou des nombreux sentiers pour aller par exemple à la vallée des monstres. Toutefois pas de caches pour l’instant ici… mais peut être l’occasion pour vous de poser une ou deux earthcaches. 😉
Salina : l’île verte aux volcans jumeaux
Salina tranche radicalement avec les autres îles puisqu’ici, vous pourrez vous randonner en forêt ! Profitez-en se sera la seule fois ;). Salina, c’est l’île nourricière du secteur puisqu’on y trouve des raisins pour y faire du vin et des câpres ! Donc finalement tout ce qu’il faut pour vivre ! Salina, c’est aussi une île facile à reconnaître avec ses deux anciens et majestueux volcans qui se font face.
Ici il y a trois caches : une earthcache sur la « Monte Fossa delle Felci » (GC2X810), une tradi sur « e Monte dei Porri » (GC4C6V8) et une multi (GC2WJTZ) au milieu, au point de départ des randos. Nous n’avions fait que la earthcache, car elle permet de se balader en forêt et la rando est à priori bien plus agréable que son homologue du volcan jumeau. Après 900 mètres de grimpette, nous pouvons admirer la vue, quand les nuages le veulent bien, sur la région et le volcan voisin. Si la grimpette est agréable, la descente jusqu’au village de Rinella l’est tout autant. Surtout quand on peut profiter des spécialités locales en attendant le bateau. À noter qu’il est possible de prendre le bus jusqu’au point de départ de la rando, histoire de gagner un peu de temps.
Lipari : une géologie en noir et blanc
Lipari, sera certainement le point central pour votre séjour sur les îles, d’où la question : faut-il réserver une journée pour Lipari ? Éventuellement, mais par forcement. Vous voilà bien avancé :p Je m’explique : bien sûr que Lipari est à voir, sur ça il n’y a aucun doute, mais vue les horaires de retour des bateaux, il y a peut être possibilité de visiter la ville au retour des autres îles sans pour autant consacrer une journée pleine à l’île. À vous de choisir selon les horaires du moment.
À Lipari, il faut bien sûr visiter le centre-ville et notamment ses hauteurs. Quelques tradis ont disparu depuis mon passage aussi il ne reste qu’une earthcache (GC2D65D) sur le vieux port, celui des pêcheurs. C’est un endroit très agréable et qui a gardé son côté typique.
Pensez aussi à aller flâner dans les petites rues sur les hauteurs de la ville et vous perdre dans ses minuscules ruelles pour gagner le parc archéologique.
Autres lieux très intéressants de l’île, mais également « spécialité » de l’endroit, ce sont les carrières de pierres ponces. C’est un spectacle stupéfiant, mais également un peu triste que cette montagne éventrée pour en sortir la pierre ponce. L’exploitation s’est arrêtée brutalement suite à une décision administrative, et tout semble figé depuis lors. Une earthcache (GC65XVB) vous indiquera l’entrée des lieux, mais prenez le temps de trouver les petits sentiers de rando qui vous offriront d’autres points de vue sur l’exploitation de la pierre ponce. Vous trouverez ici beaucoup d’obsidiennes d’un noir profond… d’où la géologie en noir et blanc.
Les deux autres earthcaches je ne les ai pas faites, mais les carrières de Kaolins (GC2X1W4) semblent également passionnantes à visiter. Sur Lipari on peut tout faire à pied (si on a la journée et que l’on aime marcher), sinon un service de bus parcourt l’île.
Stromboli : le volcanisme actif
Ah ! Le Stromboli ! Pour les amateurs de volcans, il est synonyme de volcan actif, car oui en montant à son sommet vous devriez pouvoir assister à des jets de lave dans le cratère actif. En tout cas en théorie.. Laissez-moi vous conter notre ascension du Stromboli.
À notre arrivée à Stromboli, nous gagnons notre chambre d’hôte en version très « couleurs locales » avec bondieuseries à gogo et « plutôt » rustique, mais du coup tellement sympa. Puis nous contactons un guide pour pouvoir accéder au sommet. En effet, passée une certaine altitude, un guide est obligatoire. Cette limite est clairement définie et au-delà, vous risquez une amende. La montée se fait en général en fin d’après midi pour pouvoir voir les gerbes de lave dans la nuit.
Le guide n’est pas sûr que la montée soit possible, car de gros nuages passent et semblent être annoncés pour la soirée. En attendant la fin d’après-midi, nous allons nous balader sur la petite île et profiter de ses paysages tantôt bucoliques tantôt tourmentés. Au fur et à mesure de l’après-midi, les nouvelles ne sont pas spécialement encourageantes et le guide nous avertit qu’il est fort possible que la montée soit annulée. Nous prévoyons donc sur la carte un plan B de balade pour profiter des pentes du volcan en restant sous les hauteurs autorisés.
Le guide nous recontacte pour nous dire que les conditions météo semblent s’améliorer, mais que la vue risque d’être nulle. Voulons-nous toujours accéder au sommet ? La réponse est évidemment oui ! Impossible d’être à Stromboli pour la journée sans tenter de grimper sur ce sommet magique ! Nous attaquons donc en fin d’après-midi, et en petit groupe, la longue montée vers le cratère. Ici nous devons grimper 926 mètres sur un sol qui devient vite de la cendre avec une pente constante. J’adore vraiment ce genre d’effort et gravir une montagne sur un sol meuble, c’est une expérience nouvelle !
Plus nous montons et plus les nuages se dégagent ! Le guide semble optimiste sur la situation lors de notre arrivée au sommet. Quel plaisir d’enchaîner les mètres et de se rapprocher des nuages, voire de les traverser, avec une vue de plus en plus belle sur l’immensité bleue et toutes les îles. Une fois au sommet, nous pouvons assister au coucher du soleil puis, profitant de la nuit, nous gagnons le cratère actif pour assister au fantastique spectacle. J’en profite quand même pour aller valider la earthcache (GC218F0) qui se trouve là. 😉 Ben oui, quand même !
En approchant du gouffre, le grondement du volcan se fait entendre et les volutes de fumée montent dans le ciel… euh… ce sont plus torrent de nuages que des volutes, du coup, à part le bruit des explosions, nous ne pouvons rien voir. Par contre nous nous faisons bien enfumer, sans compter que la température au sommet est passée sous les zéros, accompagnée d’un vent qui nous transit. Le guide nous indique que cela ne sert à rien de rester plus longtemps, la situation ne s’arrangera pas, et nous pouvons donc descendre le volcan à la lueur des torches.
Et là c’est génial ! La technique pour descendre la montagne de cendres est de courir comme un dératé tout droit. Quelles super sensations de courir et bondir (ça, c’est ma touche personnelle) dans les cendres en prenant la pente dans son angle le plus fort.
Conclusion : malgré une toute petite touche de déception de n’avoir rien vu, quel plaisir d’être monté au sommet du Stromboli pour entendre son grondement et de valider la earthcache en T4.5, certainement ma earthcache la plus cotée au niveau du terrain !
Panarea : l’histoire à ciel ouvert
Panaréa est vraiment minuscule et autant dire que vous aurez vite fait le tour de l’île et de ses trois caches. La spécificité de l’endroit, outre le tourisme de luxe et ses fonds marins, sont les vestiges historiques que l’on peut y voir sous la forme de fondations ovales de cabanes, d’ailleurs une earthcache (GCGC2D653) vous y attend.
Pour le reste 2 tradis viennent marquer ses superbes paysages. Sauf à vouloir profiter de la baignade ou de la plongée, Panaréa n’est pas vraiment à planifier sur la journée. Elle fut notre dernière halte sur les îles éoliennes en quittant Stromboli et avant de gagner les terres et les hauteurs de l’Etna dans la soirée.
Il reste bien sûr bien d’autres îles à visiter comme Filicudi ou Alicudi, mais je n’y suis pas allé et accessoirement il n’y a pas de géocaches.
L’Etna : le volcan la tête dans la neige
Dernier volcan, mais non des moindres : le mythique Etna et ses innombrables cratères. Mythique, car c’est l’un des volcans les plus actifs au monde, mais heureusement pour les habitants qui vivent à ses pieds, il est classé dans la catégorie des volcans rouges (vous irez faire une earthcache :p). On peut toutefois voir quelques conséquences de ses coulées de lave sur quelques vieux (et moins vieux) bâtiments, notamment grâce à une tradi dans une « Lost place » ayant croisé une coulée de lave.
Nous sommes sur les terres de la Sicile, donc il y a plus de géocaches que sur les îles. Toutefois la densité reste pour l’instant modérée et vous y trouverez surtout des earthcaches, comme ailleurs. Ce qui est sympa en y allant l’hiver, c’est que l’on peut y voir LA piste de ski de Sicile. C’est également l’occasion de profiter des infrastructures pour gagner « quelques » mètres sur la grimpette vers le sommet (mais à priori, cela fonctionne aussi l’été). Pour le sommet d’ailleurs, il vous faudra un guide pour les derniers mètres. Nous avions pris le parti de ne pas en prendre, car la veille, les prévisions météo étaient alarmistes alors que la journée fut splendide. Et ce n’est pas grave, car quel plaisir de se balader sur les différents petits cratères en naviguant au feeling sur cette gigantesque étendu neigeuse ! Bien sûr au plus haut du haut, vous trouverez une earthcache (GC24JQF) et quelques tradis au niveau, entre autres, des différentes infrastructures. 🙂
Catane : un dernier regard sur l’Etna
Voici déjà l’heure du retour en France, mais nous avons la soirée et la matinée pour profiter de cette très belle ville chargée d’histoire. Alors qu’il y avait quelques boites dans Catane lors de mon séjour, aujourd’hui c’est un secteur sinistré niveau géocaching ! Profitez de vos horaires d’avion pour faire un tour dans cette très belle ville, voire s’il vous reste un peu de temps, consacrez-y une journée complète, la ville le vaut bien !
(Presque) Conclusion : C’est vraiment un secteur magique et chaque île assure le dépaysement. Côté géocaching, il va être difficile de trouver plus que deux ou trois caches par jour et ce seront en général des earthcaches, mais quels écrins !
Quelques conseils pratiques :
Je suis parti en mars et j’ai trouvé la saison bien adaptée pour la rando : on peut souvent randonner en tee-shirt sans pour autant être freiné par la chaleur, car ici, sur ces îles, le dénivelé très fortement présent n’est que peu compatible avec 40°. De plus, vous profiterez d’une fréquentation très faible quant au tourisme, et ça, c’est mon bonheur ! Par contre, si vous voulez profiter des eaux bleues pour vous baigner, ce ne sera vraiment pas la saison idéale. Pensez également que du coup vous aurez de la neige sur l’Etna ce qui procure un paysage superbe, mais nécessite un équipement adapté (on peut louer des raquettes dans la station).
Il est important d’être bien organisé quant aux différents déplacements : ceux-ci prennent du temps et il faut les optimiser. En effet, ils se font évidemment en bateau pour gagner les différentes îles. Vous avez deux options : le plus rapide c’est l’hydroglisseur, un bateau rapide dont la coque sort de l’eau pour ne reposer que sur des « patins » à l’avant. L’autre solution c’est le ferry, bien plus lent, mais moins cher. Dans tous les cas, il faudra bien étudier les horaires, surtout si vous souhaitez visiter plus d’une île dans la journée ou tout simplement si vous voulez éviter de vous retrouver coincé sur une île.
L’idéal est de faire de Lipari son point de chute quitte à découcher une nuit pour aller passer une nuit sur Stromboli. Car même si Lipari n’est pas le lieu le plus emblématique de la région, c’est la capitale et surtout le point central des transports maritimes du secteur. Vous y trouverez également tous les services utiles : magasins, nombreux restaurants, banque, etc. Évitez vraiment de choisir Milazzo comme point de chute, car, par exemple, il faut 2h pour aller à Lipari mais 6 pour Stromboli… et encore, pas tous les jours de la semaine.
Pensez aux bâtons de marche : ici, ils sont vraiment les bienvenus. Vous préserverez ainsi vos genoux, principalement sur les descentes aux chemins empierrés. De même les chaussures montantes sont plus que conseillées et même obligatoires pour gravir le Stromboli : sans elles on ne vous laissera pas monter.